LIGNES ET REPÈRES

La TraverScène est une compagnie de spectacle vivant créée en 2006, installée à Clermont-Ferrand depuis 2020.

Après dix ans d’activités et une dernière création scénique en tournée traditionnelle dans le circuit théâtral (Hänsel & Gretel – la faim de l’histoire, écrit et mis en scène par Julien Daillère, coproduit notamment par la MAC – scène nationale de Créteil, avec l’aide à la production dramatique de la DRAC Île-de-France), la compagnie a fortement réduit ses activités. En effet, de mai 2015 à novembre 2018, Julien Daillère est parti vivre en Roumanie pour se consacrer à un doctorat en arts du spectacle.

C’est en 2018, avec la création de son premier « solo coopératif » nommé Cambodge, Se souvenir des images à Anis Gras, le Lieu de l’Autre (Arcueil, 94), que Julien Daillère ouvre de nouvelles pistes d’exploration pour la compagnie. Les productions de la compagnie appartiennent depuis à trois catégories :

1/ Spectacles en tournée : des solos coopératifs en valise pour lieux non dédiés, en milieu urbain et rural, avec un engagement éco-responsable

  • Tout tient dans une valise : la scénographie intègre le recours à des éléments disponibles sur les lieux d’accueils (détournement, recouvrement, étiquetage, etc.). Nous favorisons le réemploi et la faible transformation. L’équipe artistique (interprète + parfois technicien·ne) se déplace en transports en commun ou par covoiturage.

  • Avec 4 créations au répertoire, la compagnie dispose de solos coopératifs qui sont spécifiquement prévus pour répondre à des contraintes différentes : résonance acoustique naturelle (cave, chapelle, hall, gymnase, bâtiment en chantier…) ou pas (insonorisation), possibilité de faire le noir ou une relative pénombre ou pas, intérieur ou extérieur, adaptable à une salle de spectacle traditionnelle ou pas. Le point commun est de se satisfaire d’un équipement technique son/lumière minimaliste (voire inexistant).

  • La dimension coopérative implique le public dans la réalisation de certains effets scéniques. C’est le terrain d’expérience sur lequel a notamment été conçu This is just a story, spectacle bilingue F/RO pour la Saison France-Roumanie 2019. Je t’aime effondrement, créé dans le contexte particulier de la crise sanitaire de 2020, poursuit cette recherche, de même que Love is in the air en 2021. La solitude au plateau de l’interprète, le peu d’équipement, voire l’incongruité du lieu d’accueil favorisent l’implication du public, son empathie pour un artiste dont la tâche première est d’entrer concrètement en relation avec les personnes présentes et d’expliciter le cadre des interactions à venir. C’est alors que peut débuter cette coopération technique et créative : produire des sons, éclairer avec un téléphone portable, actionner des dispositifs mécaniques, dialoguer, etc. Prochains solos coopératifs : Pour quelle raison compter nos coeurs ? à l’été 2023 et J’ai mangé le titre (Je ne me souviens plus très bien) début 2024.

2/ Actions artistiques et culturelles pour des événements et des lieux spécifiques

  • Visites : chantier de la nouvelle médiathèque de Pont-du-Château (2020), exposition rétrospective Julien Mignot à l’Hôtel Fontfreyde (2020), 30 ans de l’Avant-Seine Théâtre de Colombes (2021), etc. : l’objectif est de proposer un mode d’exploration de l’espace en lien avec une interaction spécifique (ex : création collective sonore – résonance du chantier) ou un regard décalé sur l’histoire d’un lieu, le propos d’une œuvre. Ces visites sont aussi un champ d’expérimentation qui nourrit la pratique du solo coopératif.

  • Autres créations in situ comme un spectacle chorégraphique et théâtral sur l’histoire géologique pour le PNR des Volcans d’Auvergne (2021).

3/ Recherche-création

  • Programme « FRRRAGILE » : accueil en résidence sur un site naturel pour rebondir artistiquement sur les objectifs des plans de gestion concernant la biodiversité. Ex : Clotilde Amprimoz, Clément Dubois et Julien Daillère au lac d’Aubusson d’Auvergne en 2021.

  • Programme « Avoir Lieu » : en partenariat avec La Marge Heureuse, organisation de labos de recherche en 2022, avec restitution sous forme de spectacle, sur les formes alternatives de spectacle vivant issues de la crise de Covid-19 (présentiel covid-compatible et distanciel), avec notamment les soutiens de la DRAC Aura et de la Ville de Clermont-Ferrand. Hybrider présentiel et distanciel, en multicanal… pour un théâtre plus résilient et ouvert sur la diversité des publics, et donc des usages. Les recherches autour du canal « téléphone », amorcées au printemps 2020, se poursuivent. Elles sont à l’origine d’une démarche en multicanal, destinée à rendre accessible des temps de représentation, simultanément, via différents canaux, qu’ils soient présentiels (coprésence en salle, derrière une vitrine, ou observation de loin) ou distanciels (via l’audio du téléphone, l’audiovisuel des réseaux sociaux, le textuel des applications smartphone, la radio, etc.). En 2023, un labo de sensibilisation sera organisé, donnant aussi lieu à des publications (papier et en ligne) pour transmettre les résultats de cette recherche-création, diffuser et essaimer.

  • Programme « Publics ? » : pour mêler médiation, transmission et création dans un même temps partagé, pour attirer et rassembler. Exploration des leviers d’attractivité des formes de spectacle vivant face à l’évolution constatée des usages. En cours. Temps forts à l’automne 2023.

Ces recherches nourrissent le travail de la compagnie sur des dispositifs singuliers et notre réflexion sur notre impact écologique, l’accessibilité de nos propositions, le renouvellement des publics, etc. Depuis 2020, Julien Daillère développe aussi une forme de théâtre d’appartement audioguidé via des téléperformances qui recréent du présentiel à distance.

Et au point de départ, il y a la tendresse comme tentative d’être au monde, comme manière d’ouvrir la relation avec les spectateurs. Ressentir le monde ensemble, ce qui nous en parvient, dans une volontaire porosité. S’accompagner comme ça un moment.

HISTORIQUE

Première création théâtrale, Les contes de la petite fille moche ont tourné pendant huit ans avec près de 250 représentations en France. Écrit et interprété par Julien Daillère, mis en scène par Patricia Koseleff, c’est ce qui a donné son premier élan à la compagnie. En parallèle, il y eut Je ne suis pas ta chose, puis Pont de Vernon, impressions dans le cadre du Festival Normandie Impressionniste 2013. La pièce de théâtre Hänsel & Gretel – La faim de l’histoire est arrivée comme l’aboutissement d’une recherche sur l’enfance, écrite et mise en scène par Julien Daillère, créée en coproduction avec la MAC de Créteil, la Factorie / Maison de Poésie Normandie, la Comédie de Picardie et notamment avec l’aide à la production dramatique de la DRAC Île-de-France.
En 2015, avec l’écriture de Suis-je donc…? et ses mises en lectures, Julien Daillère oriente la compagnie dans une direction plus contemporaine sur la musicalité de l’écriture.

Début 2015, Julien Daillère commence à travailler avec Linda Dušková dont la recherche doctorale au sein du programme SACRe au CNSAD est consacrée à l’image. Elle présente un de ses courts textes au festival Mange ta grenouille de Prague, puis ils partagent un temps de recherche pratique sur la musicalité d’une langue inconnue et la direction d’acteur par l’image à l’Université des Arts de Târgu Mures, Roumanie. De début 2016 à fin 2017, Linda Dušková est accueillie dans la compagnie comme metteure en scène associée pour poursuivre son travail sur Tue, hais quelqu’un de bien et mettre en scène une version théâtrale de Suis-je donc…? en 2017. Quelques mois plus tard, Julien Daillère crée Cambodge, Se souvenir des images à Anis Gras, le lieu de l’autre, amorce de ce qui deviendra la forme du « solo coopératif ».

Le spectacle bilingue C’est bon. E ok. Rendben. This is just a story, qui tourne notamment lors de la Saison France-Roumanie 2019, et la performance de rue Secretele dragostei… 2 lei! sont créés en 2018 à Cluj Napoca en Roumanie, respectivement à la Fabrica de Pensule et pour le festival Jazz in the Street.

En parallèle de propositions ponctuelles (téléperformances ou spectacles déambulatoires) pour l’Institut Français de Roumanie, la Casa Tranzit de Cluj Napoca, l’Hôtel Fontfreyde – centre photographique de Clermont-Ferrand ou la médiathèque de Pont-du-Château, la création du spectacle Je t’aime effondrement trouve finalement son aboutissement avec quelques représentations entre deux confinements à La Goguette de Clermont-Ferrand puis en tournée à Paris grâce au festival Une petite part organisé en juin 2021 par Une pièce à emporter, en partenariat avec le réseau Actes-If.

Le spectacle participatif En corps une fois, mis en scène et chorégraphié par Julien Daillère et Clotilde Amprimoz, organisé par le Parc naturel régional des Volcans d’Auvergne, rassemblera quelques dizaines d’habitants en juillet 2021 au Puy de la Vache pour danser et jouer l’histoire de la Chaîne des Puys et de la Faille de Limagne.

Pour Love is in the air, nouveau solo coopératif, Julien Daillère poursuivra le travail entamé dans les vitrines de l’Autre Lieu – enseigne artistique (gérées par Anis Gras, le Lieu de l’Autre, à Arcueil) en investissant les espaces vitrés de la Cour des Trois Coquins de Clermont-Ferrand.

En tant que partenaire opérationnel de La Marge Heureuse au niveau local, La TraverScène mettra également en place des actions de recherche et d’expérimentation autour de Clermont-Ferrand pour le programme « Avoir Lieu » en 2021/22.

ÉQUIPE

Julien Daillère, responsable artistique

Auteur, comédien, metteur en scène, docteur en arts du spectacle.

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Travaillent ou ont travaillé récemment avec La TraverScène :

Clotilde Amprimoz / Chorégraphe et réalisatrice
En corps une fois / programme FRRRAGILE

Yolande Barakrok / Scénographe
Pour quelle raison compter nos coeurs ?

Clément Dubois / Scénographe
programme FRRRAGILE

Isabelle Franques / Danseuse et chorégraphe
En corps une fois

Freaky Joe / Compositeur et beatmaker
Pour quelle raison compter nos coeurs ?

Eun Young Lee / Chorégraphe
Pour quelle raison compter nos coeurs ?

Laurette Picheret / Costumière
Pour quelle raison compter nos coeurs ?

Eulalie Sébastien / Accessoiriste et technicienne plateau
Pour quelle raison compter nos coeurs ?

Hippolyte Sève / Comédien
En corps une fois

Benjamin Trouche / Contenu en ligne
Je t’aime effondrement / Love is in the air